L'argument par analogie

Analyser une analogie

La séquence qui vous a été proposée sur les argumentations comparatives vous a dans un premier temps donné les moyens d'analyser les composantes des séquences analogiques ; elle vous a ensuite proposé une grille de questionnement systématique visant à guider l'examen critique de ces argumentations.

Question

Exemple 1. Vous pouvez à présent vous entraîner à mettre en œuvre ces propositions à partir des exemples qui vous sont proposés ci-dessous : « Les beaux bâtiments doivent avoir des constructeurs, des designers, des architectes. Le monde est comme un beau bâtiment. Donc, le monde doit aussi avoir un constructeur, un architecte, qui est Dieu ». Exemple repris de Govier[1] (2010)

Exemple 2 « Un Indien d'Amérique débarque en avion à Rome et dit: « Je viens de découvrir l'Italie. L'Italie appartient maintenant aux Indiens. Christophe Colomb s'est permis de proclamer que l'Amérique devenait possession de l'Espagne, alors que ce continent était habité depuis des milliers d'années! Si les Espagnols ont pu s'approprier ainsi l'Amérique, il n'y a pas de raison que les Indiens ne puissent pas s'approprier l'Italie maintenant ». Exemple repris de Govier[1] (2010)

Exemple 3. Pour vous entraîner, discutez l'analogie proposée par Stéphane Foucart dans son article "Ces nitrates que je ne saurais voir". Le Monde. 13.09.2014. Il fait une analogie entre les deux situations suivantes : (1) une situation imaginaire dans laquelle, face à un enfant qui a de la fièvre, un médecin modifierait la graduation du thermomètre et indiquerait systématiquement 37°C pour se donner l'illusion que l'enfant n'est pas malade. (2) Les autorités françaises augmentent systématiquement le seuil de tolérance pour les nitrates dans l'eau, au fur et à mesure que ce taux augmente, et masquent ainsi la dangerosité du phénomène.

Nous proposons ci-dessous une solution pour l'exemple 1

Solution

La première prémisse est acceptable. Elle nous dit que des beaux bâtiments doivent avoir des constructeurs, des designers, des architectes.

La seconde prémisse ne l'est pas. Dire que le monde est comme un beau bâtiment constitue un propos d'une grande imprécision. Il s'agit d'une analogie qui peut, éventuellement, être poétique, mais qui ne peut prendre place dans une argumentation fondée sur une description fidèle du réel. 

Dès lors, si les prémisses, dans leur ensemble, ne sont pas acceptables, elles ne peuvent être pertinentes, et l'argument ne peut être solide.

Admettons, par pure hypothèse, que les prémisses soient acceptables, un problème de pertinence se poserait car il n'y a pas de sens à traiter de la même manière deux objets aussi différents qu'un beau bâtiment et le monde.

  1. Govier, Trudy (2010)

    Govier, Trudy (2010) A practical study of argument. Wadsworth Cengage Learning

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