La pensée complotiste : un défi pour les scientifiques

Une analyse qui repose sur un jugement de valeur

L'étude linguistique de la théorie du complot présente une première difficulté du fait du jugement négatif contenu dans sa définition. On parle de théorie du complot lorsque l'on considère... qu'il n'y a pas de complot, ou bien qu'il n'y a pas de preuve sérieuse de l'existence d'un complot. En conséquence, l'analyste porte un jugement négatif sur la thèse véhiculée par le corpus qu'il analyse. Dès lors, cette étude porte un jugement de valeur, et elle sort ainsi du cadre purement descriptif et théorique auquel de nombreux scientifiques veulent se tenir dans leur travail de recherche. Il s'agit là d'un débat ancien entre les chercheurs qui pensent que leur discipline doit rester objective et ceux qui considèrent que le chercheur est toujours engagé socialement.

Pour des citoyens qui analysent des controverses, et qui ne traitent pas ces controverses comme des objets d'étude scientifique, l'aspect normatif est essentiel ; c'est parce que l'on veut évaluer un discours qu'on l'analyse. Les citoyens participent à des controverses précisément parce qu'ils sont porteurs de normes, de valeurs qu'ils entendent défendre.

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