La pensée complotiste : un défi pour les scientifiques

L'utilité de l'étude linguistique des théories du complot

Si l'on a besoin de toutes ces preuves pour identifier une pensée complotiste, a-t-on encore besoin d'une étude des arguments et du style des textes complotistes ? Selon nous, cette utilité se manifeste à deux niveaux :

1. Le repérage d'arguments ou d'éléments du langage complotiste peut servir de signal d'alerte pour nous mettre en garde lorsque nous lisons un texte qui pourrait être complotiste.

2. Ces éléments peuvent aussi servir de mise en garde dans nos conversations, pour apprécier les éléments complotistes dans ce que nous entendons, dans ce que nous lisons, et... dans ce que nous disons. La pensée complotiste n'est pas l'apanage de quelques imbéciles ou psychopathes. Elle est aussi souvent présente dans notre propre pensée. Elle est présente dans des raisonnements dans lesquels elle constitue le signe d'une faiblesse de notre argumentation.

Une difficulté pour les scientifiques engagés dans des controverses consiste à ne pas être soi-même le propagateur d'une théorie du complot, car les arguments qui permettent d'identifier un complot sont souvent fort proches de ceux qui permettent de le construire (recherche d'indices convergents, présentation assertive d'arguments seulement plausibles). Nous analysons plus loin la proximité des argumentaires scientifique et complotiste. Cette proximité nous intéresse du fait du risque permanent de basculer dans le complotisme.

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