La modalisation dans les controverses

Comment relier les notions de modalisation et de discours ?

Nous définissons le discours comme une activité interactive entre un locuteur et un ou plusieurs interlocuteurs. Cette activité s'inscrit dans une stratégie d'influence.

En effet, on considère que l'on ne parle jamais pour ne rien dire, ni pour ne rien faire. Parler, c'est faire. Tout locuteur parle de quelque chose et pour un ou plusieurs interlocuteurs. C'est tellement évident pour nous que nous sommes généralement surpris de voir une personne parler seule.

Tout locuteur est amené à opérer des choix lorsqu'il s'exprime. Ces choix prennent en compte sa façon de percevoir la réalité et la façon dont il veut en construire une représentation. Par exemple, un juge sait bien qu'il doit être très prudent dans sa façon d'accorder crédit à un témoignage, même lorsqu'il ne doute pas de l'honnêteté du témoin. En effet, le témoin peut se construire une représentation des événements qui ne sera pas fidèle à ces événements, par exemple s'il est soumis à l'emprise de la peur ou de la passion.

Le locuteur imprègne son discours de moyens offerts par la grammaire et par le lexique (mots, expressions, modes verbaux, constructions syntaxiques, etc.). Le linguiste repère ces marques linguistiques qui témoignent des modalisations opérées par le locuteur. Elles contribuent à révéler la perception de la réalité par ce locuteur.

Ce n'est donc pas d'un réel que nous parle un locuteur mais de la perception qu'il en a ou qu'il veut en donner. Il construit aussi, au travers de ses modalisations, une certaine image de lui-même et de ses interlocuteurs.

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Les notions de modalisation et de discours. Par Nathalie Garric
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