Les savoirs de connaissance
Les savoirs de connaissance tendent à établir une vérité sur les phénomènes du monde. Une vérité qui existe en dehors de la subjectivité du sujet, du moins qui a été installée dans un extérieur à l'homme (hors sujet). Cette vérité porte sur l'existence des faits du monde et sur l'explication des phénomènes qui sont placés devant l'homme. Ils sont mis à sa considération dans un rapport objectivant et énoncés sous la forme d'un « il-vrai », de la part d'un sujet de l'énonciation qui se veut neutre, sans jugement, dépourvu de toute subjectivité. C'est un énonciateur abstrait, impersonnel, pouvant s'appeler « la science » ou « l'ordre des choses », dont le garant est la possibilité de vérification des propos tenus et donc du savoir.
Ce processus de construction du savoir de connaissance donne lieu à deux types de savoirs : savoir savant et savoir d'expérience.
Le savoir savant construit des explications sur le monde qui valent pour connaissance du monde tel qu'il est et fonctionne. On est dans l'ordre de la raison qui s'appuie sur des procédures d'observation, d'expérimentation et de calcul, lesquelles utilisent des instruments de visualisation du monde (microscope) ou d'opérations (informatique), et dont la garantie objectivante est que ces procédures et ces instruments peuvent être suivis et utilisés par toute autre personne ayant même compétence. On est ici dans l'ordre du prouvé.
Le savoir d'expérience construit également des explications sur le monde qui valent pour la connaissance du monde, mais sans aucune garantie de probation : pas de procédures particulières, pas d'instrumentation. En revanche, tout individu peut se prévaloir d'un savoir d'expérience dès qu'il l'a éprouvé et qu'il peut supposer que tout autre individu dans la même situation éprouvera la même chose : si je lâche un objet que je tiens dans la main, je ferai l'expérience qu'il tombera à tous les coups, et je supposerai que toute autre personne en mes lieu et place fera la même expérience.