La médiatisation des controverses scientifiques

Les savoirs de croyance

Les savoirs de croyance ne portent pas sur la connaissance du monde au sens que nous venons de lui donner mais sur des évaluations, des appréciations, des jugements à propos des phénomènes, des événements et des êtres du monde, leur pensée et leur comportement. La connaissance, comme on vient de le voir, procède d'un mode de description ou d'explication centré sur le monde, indépendamment du point de vue du sujet ; la croyance procède du regard que le sujet porte sur le bien fondé des événements et des actions de l'homme.

Ce processus de construction du savoir de croyance donne lieu à deux types de savoirs : le savoir de révélation et le savoir d'opinion.

Le savoir de révélation suppose qu'il existe un lieu de vérité extérieur au sujet, mais à la différence du savoir de connaissance, cette vérité n'a pas à être prouvée ni vérifiée, ce pourquoi elle exige un mouvement d'adhésion totale du sujet à celle-ci. Mais pour que ce mouvement d'adhésion trouve sa justification, il faut qu'existent des textes qui témoignent de cette vérité plus ou moins transcendantale.

Il n'est donc pas étonnant que ce soient les doctrines qui s'attachent à ce type de savoir, doctrines dites religieuses ou profanes. Les doctrines se définissent en référence à une parole fondatrice, émanant la plupart du temps d'une figure charismatique (le poète dans la Grèce archaïque, le prophète dans les religions chrétiennes, le gourou dans les sectes, le fondateur d'une école de pensée). Si les doctrines ont un caractère fermé comme les théories, les premières, à la différence des secondes, ne souffrent pas de remise en cause et s'instituent en dogme.

Les savoirs d'opinion naissent d'un processus d'évaluation au terme duquel le sujet prend position et s'engage dans un jugement à propos des faits du monde. Comme dans tout savoir de croyance, ce n'est pas le monde qui s'impose au sujet mais le sujet qui s'impose au monde. Mais ici, il n'y a pas de discours de référence absolu et donc on se trouve dans un univers de savoir où il doit être admis que coexistent plusieurs jugements possibles à propos des faits du monde, jugements parmi lesquels le sujet fait un choix selon diverses logiques : du nécessaire, du probable, du possible, du vraisemblable, et dans lesquelles interviennent autant le raisonnement que l'émotion.

Aux savoirs d'opinion peuvent être rattachés diverses catégories d'opinion qu'on appellera : opinion commune, opinion relative et opinion collective.

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