Des exemples d'imaginaires
Illustrons la notion d'imaginaire par deux exemples.
Les oiseaux, d'abord, qui sont perçus à travers divers imaginaires dont les symptômes sont les discours produits à leur égard soit pour les décrire, soit pour les qualifier, soit encore en imaginant leurs intentions : imaginaire de « mort ou de menace » lorsqu'ils sont noirs (corbeaux) ou lorsqu'ils se précipitent sur de la chaire fraîche (les charognards) ; imaginaire « d'amour » (les cailles) ou de « fidélité » (les inséparables) mais aussi de « luxure » ou de « perversité » (les perdrix), lorsqu'ils ne se laissent pas attraper et jouent à tromper celui qui veut les attraper ; imaginaire de « vigilance » et « d'intelligence » comme les oies du Capitole qui évitèrent le massacre de la population de Rome, mais sans oublier que les oies appartiennent également à l'imaginaire de la « bêtise » ou de la « naïveté » (bête comme une oie ; une oie blanche).
Autre exemple : le corps. Le médecin, en l'examinant, le tâtant, le palpant, produit un discours qui en fait un lieu d'apparition de symptômes : c'est l'imaginaire médical de la « trace » ou de « l'indicialité » comme recherche d'une signification cachée sous la manifestation d'un signe. Mais le biologiste considère le corps à travers un imaginaire « tissulaire » et « cellulaire », et le psychanalyste le considère comme lieu de « somatisation ».