La contrainte de dramatisation
La contrainte de dramatisation est marquée par nombre de procédés déjà évoqués, mais cette fois en privilégiant des effets affectuels : une iconographie montée de telle sorte qu'elle produise un effet insolite ou de menace (il y a façon et façon de photographier la brebis Dolly) ; un jeu de titres et sous-titres dramatisants, comme celui déjà cité (« Le clonage, vers un nouvel eugénisme ? »).
Mais aussi par une organisation descriptive et narrative qui tantôt présente la recherche scientifique comme une aventure en quête de vérité, tantôt anthropomorphise les éléments de la nature ou les composants chimiques de l'organisme, en leur prêtant des intentions, en les convertissant en agents actifs ayant intention et projet de quête : « L'embryon humain réussira-t-il à imposer sa volonté aux chercheurs ? ». Du même coup, on voit monter en puissance un vocabulaire métaphorique et métonymique qui transmute des éléments inertes ou sans aptitude cognitive en personnages de récits plus ou moins mythiques.