La vulgarisation constitue un genre aux spécificités nombreuses et complexes
Comme la question de l'interdisciplinarité, la vulgarisation scientifique constitue aussi une démarche complexe. Elle implique d'étudier les conditions de circulation de la parole scientifique dans l'espace public lorsque celle-ci sort de son champ de spécialité.
Elle n'est pas seulement « un après » de la recherche, confiée à des auteurs de manuels d'enseignement, ou à des journalistes. La vulgarisation est un genre en soi dont les spécificités sont à la fois nombreuses et complexes, tant du point de vue linguistique que du point de vue didactique.
La vulgarisation scientifique n'est pas une procédure unique, elle dépend des destinataires auxquels elle s'adresse et des circonstances dans lesquelles elle se déploie. Les contrats de parole ne sont pas les mêmes, selon le public auquel on s'adresse : des chercheurs d'autres disciplines (comme c'est le cas de revues spécialisées telles que La Recherche), des élèves ou des étudiants (dans des manuels), le grand public cultivé (dans des magazines tels que Science et vie, ou des émission de radio telles que Continent science), le plus large public (Ça m'intéresse). On conçoit aisément que les contraintes et les stratégies ne seront pas les mêmes.
