Les quatre groupes d'abeilles
Munies d'une puce RFID, les abeilles du lot traité sont placées dans une petite boîte où elles ingèrent un volume de 20 microlitres d'une solution sucrée qui contient, pour la moitié de la population des abeilles, une dose de 1,34ng d'insecticide.
L'autre moitié, appelé lot témoin, reçoit uniquement la solution sucrée. Comme dans toute recherche, le lot témoin est important ici. En effet, parmi les abeilles qui ne consomment pas d'insecticides, il s'en trouve certaines qui mourront naturellement en dehors de la ruche ou subiront la prédation. Cette mortalité ne peut évidemment pas être attribuée à l'insecticide. La connaissance de la mortalité des abeilles du lot témoin et des abeilles ayant ingéré du thiametoxam permet de calculer le non retour à la ruche qui peut être attribué à la consommation de l'insecticide.
Les abeilles sont ensuite relâchées à 1km de la ruche. Cette distance a été choisie parce qu'elle est classiquement parcourue par les abeilles butineuses. On peut alors mesurer leur retour à la ruche grâce aux lecteurs des puces RFID.
Dans cette étude, on distingue aussi deux situations, selon la connaissance qu'ont les abeilles du trajet pour le retour à la ruche : certaines ont déjà parcouru la distance de 1km qu'elles devront suivre pour retrouver la ruche car elles ont déjà butiné dans le champ d'où elles sont lâchées pour l'expérience. Elles constituent un groupe appelé abeilles non naïves. L'autre groupe d'abeilles n'a (probablement) pas parcouru ce trajet précédemment et est qualifié d'abeilles naïves. On émet l'hypothèse que les abeilles naïves s'égareront en plus grand nombre que les abeilles non naïves. Si l'hypothèse est vérifiée, elles devront être moins nombreuses à retrouver la ruche.