Standardiser un argument
Nous avons vu théoriquement comment standardiser un argument. Nous allons utiliser nos outils pour traiter l'exemple suivant.
Question
Standardisez l'argument suivant :
« Vous n'auriez pas aimé vivre dans les quartiers pauvres de Londres au 19è siècle. En effet, voudriez-vous vivre dans le froid, sans nourriture et à la merci des voleurs ? ».
Dans cet argument, la prémisse est une question purement rhétorique. En effet, ce n'est pas une question qui attend une réponse de son destinataire, car elle n'appelle qu'une réponse négative. Personne ne souhaite vivre dans le froid, sans nourriture, etc. Cette question se trouvera donc réécrite sous la forme d'une affirmation dans un argument standardisé. On écrira : « Nul ne veut vivre dans le froid, sans nourriture et à la merci des voleurs ».
Notons au passage que cet argument est incomplet. Pour prendre une forme standardisée, il importe de rajouter une prémisse selon laquelle, dans les quartiers pauvres de Londres au 19è siècle, les gens vivaient dans le froid, sans nourriture et à la merci des voleurs.
Dans sa forme standardisée, l'argument pourra être rédigé de la sorte :
(1) Nul ne souhaite vivre dans le froid, sans nourriture et à la merci des voleurs.
Or,
(2) Dans les quartiers pauvres de Londres au 19è siècle, les gens vivaient dans le froid, sans nourriture et à la merci des voleurs
Donc,
(3) Vous n'auriez pas aimé vivre dans un quartier pauvre de Londres au 19è siècle.
La forme standardisée manque parfois d'élégance et de concision...
En imposant d'écrire toute prémisse et toute conclusion sous forme d'affirmation (ou de négations), on satisfait une exigence propre aux prémisses et à la conclusion d'un argument : celles-ci n'ont de sens que si elles sont vraies, ou vraisemblables, ou plus généralement acceptables. Il y aurait un contresens majeur à admettre une conclusion qui serait basée sur des prémisses inacceptables !